A l’aide !!! Mon oiseau s’est envolé !

Combien de fois, du printemps à l’automne n’entend-on pas cette triste phrase : “A l’aide !!! Mon oiseau s’est envolé comment et que dois-je faire pour le rattraper ?” Apprivoisé ou non, ailes taillés ou non, nul n’est à l’abri d’une fugue… Mais, alors, comment prévenir, comment faire ? La première chose est de sécuriser portes et fenêtres par des moustiquaires métalliques. La deuxième chose à faire est d’apprendre à son perroquet quelques principes de base, comme monter et descendre de son perchoir sur votre main, venir en volant vers vous, depuis tout près, depuis plus loin, lorsqu’il se trouve sur une autre personne également, lorsque vous l’appelez, travaillez avec lui le rappel. C’est très important déjà pour la vie de tous les jours, et s’il s’échappe, cela permettra de le faire revenir plus rapidement.

 

S’il y a trop de va et vient dans une maison, trop de personnes et que cela n’est pas gérable, alors, il vaut mieux tailler les plumes de vol des deux ailes de votre protégé, ainsi, il pourra planer sur quelques mètres, atterrir, mais ne plus s’élever dans les airs… cela en tout cas pour les mois d’été où portes et fenêtres sont souvent ouvertes…

Mais, parfois, malgré toutes ces précautions prises, il arrive que par un malheureux coup de vent, une porte ou une fenêtre ouverte par une tierce personne, ou encore simplement par accident “Jaco” s’envole… ma fois, c’est un oiseau il ne faut pas lui en vouloir 🙂

Je vous raconte une histoire vécue avec mon premier perroquet, un gris, il (elle, je l’ai su bien plus tard) était âgé de 5 mois, il avait une cage où les mangeoires sont retenues par des panneaux de plexiglas, moi, n’y connaissant pas grand chose en perroquets à l’époque, je me dis, par le trou des mangeoires, un gris, ne peut pas passer , je lui changeais donc l’eau de sa mangeoire, fenêtre ouverte, pensant ne rien risquer, la porte et le dessus de la cage étaient bien fermés, Kobi allait rester bien sage… je vais à la cuisine, à mon retour plus de perroquet dans la cage… je ne panique pas, je me dis elle est par là… mais non, elle était partie par la fenêtre… je ne vous décris pas la panique qui a suivi… nous l’avons retrouvée au bout de trois jours, deux villages plus loin, heureusement pour moi, village de l’éleveur, qui l’a gentiment cueillie sur son pommier et me l’a rapportée…

C’est pour cette raison que j’écris cet article, mon histoire s’est bien finie, mais beaucoup d’autres ne se sont pas finies ainsi…

1- Si vous vous trouvez à l’endroit où le perroquet s’envole, (à l’instant où il s’envole), malgré la panique du moment, regardez attentivement quelle direction il prend, c’est très important pour les recherches.

Une connaissance a retrouvé son ara seulement grâce à ce réflexe qu’elle a eu, en voyant la direction qu’il avait prise, cela jusqu’à ce qu’elle le voie descendre et se poser, seulement ensuite, elle a pris sa voiture pour rejoindre cet endroit éloigné.

Si malgré toute votre attention, vous l’avez perdu de vue, ce n’est pas grave, restez calme, il vous faudra maintenant écouter plutôt que regarder.
Il est difficile de distinguer un gris ou une amazone dans les feuillages des arbres, sans parler des oiseaux plus petits qui demeurent invisibles à notre vue.
Il faut l’appeler par son nom, siffler son air favori, lui dire les phrases qu’il aime et écouter ensuite.
Dans les 30-45 minutes qui suivent sa fuite, il ne va pas répondre, car il sera trop apeuré. Il faudra parfois beaucoup plus de temps… plusieurs heures peuvent être nécessaires.
Mais, il vous entend, alors, même si vous ne voyez rien, continuez à lui parler, ensuite, il vous répondra très certainement et vous pourrez alors le localiser plus facilement.
Si vous avez d’autres perroquets ou oiseaux à la maison auxquels il est habitués, ouvrez les fenêtres, mettez la ou les cages dehors, afin qu’il puisse les entendre chanter, siffler, cela le dirigera vers la maison.

2- Si votre perroquet n’a jamais volé dehors, cet exercice lui fait très peur. Quand vous le retrouverez en haut sur une branche, n’attendez pas qu’il descende vers vous tout de suite, en faisant un beau long saut magnifique. Le perroquet a peur ! Il pense peut-être : “ça alors ! Jamais de ma vie je ne le referai à nouveau ! Que mon maître vienne et qu’il me prenne tout comme il le fait à la maison”
Mais, vous ne pouvez pas faire “comme à la maison” n’est-ce pas ? Si vous essayez de monter une échelle, ce sera très différent et assez effrayant pour lui.
Surtout n’appelez pas les pompiers! C’est la pire des choses que vous puissiez faire. Votre perroquet (s’il ne meurt pas de panique) sera apeuré par leur intervention et tout le va et vient qui en découle. Il cherchera en tout cas à s’éloigner d’eux le plus possible.

3- Pour de grands perroquets, les heures les plus propices pour les recherches sont à l’aube, il ne volera cependant que 1-2 heures après l’aube, pas avant que les oiseaux sauvages ne se soient calmés et au coucher du soleil, c’est là qu’ils vont chercher à manger, il sera attiré par des fruits, ou ce que vous savez qu’il préfère… les déposer non loin de l’endroit où il se trouve ou dans votre main, en l’appelant.
Après une nuit dehors, l’eau versée dans un bol en inox (pour faire du bruit) fait bien son travail. Il aura soif et le bruit de l’eau l’attirera de votre côté.

4- Si votre perroquet regarde d’un oeil le ciel et ne vous prête aucune attention, ne pensez pas qu’il rêve à la liberté de son pays d’origine (qu’il n’a jamais vu d’ailleurs). Il surveille tout simplement les oiseaux sauvages qui volent au-dessus de lui, une chose à laquelle il ne peut s’habituer en vivant à l’intérieur. Soyez patients !

5 – Si c’est un petit oiseau, style inséparable, perruches ondulées, callopsitte, il faut prendre une cage avec un autre oiseau, il sera attiré par son congénère ou son partenaire, et la nourriture qui se trouve à l’intérieur de celle-ci.
N’oubliez pas qu’une callopsitte peut voler jusqu’à épuisement et vous risquez de la retrouver à des centaines de km de chez vous.

6 – S’il se trouve en haut d’un arbre et ne sait pas en descendre, n’essayer pas de monter sur le même arbre, vous risquez de l’effrayer plus qu’autre chose. N’essayez pas non plus de lui faire peur avec quoi que ce soit pensant le faire aller sur un arbre moins haut ou revenir vers la maison. Vous obtiendrez l’effet contraire, car au lieu de descendre vers vous, il va monter encore plus haut.
En effet plus un perroquet a peur, plus haut il ira se percher.
Il faut attendre, avoir beaucoup de patience, ne pas le perdre de vue, et garder un contact vocal avec lui, lui parler continuellement, avec une voix le plus calme possible et rassurante.
Essayez de le faire descendre, en grimpant. Mettez vous du côté de l’arbre où la descente d’une branche sur une autre est plus facile. Le perroquet va souvent suivre votre déplacement.

5- Ne jamais arroser un perroquet qui ne sait pas descendre de son perchoir ou de l’arbre où il se trouve surtout si c’est en fin de journée ! car si vous n’arrivez pas à le reprendre rapidement avant la tombée de la nuit, il peut être malade ou même mourir de froid. Tout simplement ne jamais le faire, il y a trop de risques, et cela ne l’empêchera pas vraiment de voler…

6- J’ai une connaissance qui a repris une amazone fugitive de la manière suivante : elle était depuis plusieurs jours dans un jardin, il y avait la table de jardin, et un arbre au dessus, il a fixé une cage sans fond dans l’arbre, tenu par une corde, des fruits dans un plat sur la table, quand celle-ci est venue manger, rapidement, mais sans faire de bruit, il a fait glisser la cage dans laquelle elle s’est retrouvée…

Mettre sa cage dehors, à un endroit bien en vue, si vous avez un balcon, c’est l’idéal, il reviendra plus facilement en hauteur, sinon, dans le jardin… Très souvent l’oiseau va y entrer, pour venir chercher à manger.
Si vous avez une table dehors pour y manger, utilisez-là pour y manger et aussi pour y déposer des fruits qu’il aime.

7- Utiliser un bâton, taper contre un arbre, utiliser un jet, même en ne visant pas directement l’oiseau, même derrière lui, afin de le faire changer de place, où vous en servir afin qu’il se dirige vers vous ou quelqu’un de votre famille, amis… est une chose à éviter absolument, car il va avoir peur et s’envolera plus loin, plus haut, et risque en plus de ne plus revenir à cet endroit !

8- Allez vous reposer et dormir, Jaco ne mourra pas de passer une nuit dehors, même si elle est fraîche, vous aurez plus de chance de le retrouver à l’aube que de rester au bas de son arbre toute la nuit, le perroquet ne vole pas dans le noir, inutile de rester, allez plutôt vous reposer et vous serez alors frais et dispo pour affronter une nouvelle journée de recherches.

9 – Mettre des avis chez les vétérinaires, dans les magasins, dans les écoles, avertir les SPA, partout où cela est possible de le faire. Mettre des affiches avec une photo, parlez aux enfants ils sont toujours au courant de tout… Mettre une annonce à la radio locale, s’il y en a une dans votre région, quelqu’un peu l’avoir vu et vous donner des indications précieuses…
Dans les animaleries il faut demander de prendre le numéro de téléphone des gens qui téléphonent pour poser des questions quand à l’alimentation, la détention, des perroquets etc., cela peut être une indication , quelqu’un peut l’avoir trouvé et gardé chez lui.

Une anecdote, il y a longtemps de cela, un éleveur à ses débuts voit s’échapper son perroquet, malgré ses recherches, ses annonces, disparut, les années passent, un beau jour, parlant avec un de ses voisins, et parlant de son élevage de perroquets, ce dernier lui dit avoir recueilli vingt ans plus tôt un gris, et qu’il l’avait gardé, disant que celui qui l’avait laissé s’échapper ne méritait pas de le retrouver… comme quoi… parfois il n’est peut-être pas bien loin de chez soi…

10 – Lorsqu’enfin vous le rattrapez, n’ayez pas peur des morsures qu’il pourra vous infliger, il risque de se débattre, mettez le au calme et laissez-le se reposer, se désaltérer, et manger…

Surtout, ne perdez pas espoir même si vous ne le retrouvez pas dans les jours qui suivent…
Certaines personnes ont retrouvés leurs perroquets après deux ou même trois mois de fugue. Et cela parfois même en plein hiver.

Par Antoinette Gast et Igor Maskin
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