En cherchant des articles qui traitent des capacités cognitives des perroquets, je suis tombée sur plusieurs articles de I. Pepperberg, au sujet des capacités d'utilisation fonctionnelle du langage de cette espèce. Ou plutôt d'un individu de cette espèce, puisqu'il s'agit d'un protocole à cas unique.
file:///C:/Users/segolene/Desktop/Divers/Psittaciformes/pepperberg.pdf
Le langage n'est pas la capacité qui me fascine le plus chez ses animaux, mais j'ai trouvé intéressant la description des méthodes d'apprentissage utilisées. L'auteur et ses collaborateurs ont utilisé le renforcement positif notamment, mais ont privilégiés des récompenses intrinsèques pour l'apprentissage du langage, et non des récompenses extrinsèques. C'est à dire qu'ils n'utilisaient pas une récompense unique, comme une nourriture appréciée par exemple, mais une récompense en lien directe avec la tâche, et donc différente à chaque fois. Par exemple, si l'animal nomme correctement l'objet devant lui, il pourra y avoir accès. Si cet objet ne l'intéresse pas particulièrement, il peut demander une autre récompense.
Les chercheurs ont aussi utilisé des modèles (technique M/R comme appelée dans l'étude), c'est à dire des séquences d'apprentissage dans lesquelles un chercheur apprenait des mots à un autre chercheur. Au cours de ces séquences, l'oiseau était libre d'intervenir ou non. Le principe du conditionnement opérant a aussi été utilisé en dehors des temps dédiés aux apprentissages, à savoir que quand l'oiseau produisait un mot ayant du sens, et ce même sans intention de communiquer via le contenu utilisé, le soigneur réalisait l'action correspondante ou donnait/montrait l'objet en question, quand c'était possible (ce qui demande une disponibilité et un investissement de temps énorme, il faut bien l'admettre :icon_e_surprised: ).
J'imagine que les deux formes d'apprentissage sont utilisées par les particuliers, en dehors du langage : soit on incite le perroquet à faire une action particulière, et on le récompense si il réalise tout ou partie de cette action (ou une action proche), soit on renforce un comportement cible produit spontanément, en associant la "consigne" et une récompense. C'est par exemple ce qui est utilisé par certains détenteurs de becs-crochus pour l'apprentissage de la "propreté" chez leur oiseau je crois. Je ne sais pas trop quoi penser de ça d'ailleurs. Faisabilité? Intérêt?
J'ai également trouvé un bouquin très complet du même auteur en version PDF, qui aborde une grande diversité de questions sur le sujet.
http://www.ekologie.upol.cz/ad/tuf/vyuka/etl/Pepperberg1999-The-Alex-Studies.pdf (http://www.ekologie.upol.cz/ad/tuf/vyuka/etl/Pepperberg1999-The-Alex-Studies.pdf)
Si vous avez des articles sur les capacités de résolution de problème, utilisation d'outils, etc... , je suis preneuse.
Pepperberg constitue une référence dans le domaine de l'étude des capacités cognitives des psittaciformes. La référence fournie est tout à fait intéressante.